-Stop!

Le taxi s'arrêta en plein milieu de la route, ce qui obligea les voitures derrière à piler brutalement, engendrant des insultes et des grognements de la part des conducteurs. Z'avait qu'à pas rouler trop près, non plus!
Myou sortit du taxi et regarda avec un sourire non dissimulé la foule de conducteurs qui la regardait d'un oeil mauvais, tout en en hurlant un nombre incalculable d'injure à sa figure. Ah, c'était bien des humains, ça! La vulgarité même! Il faudrait que quelqu'un se charge d'exterminer cette vermine de ce monde. Mais bon, après, elle, Myou, n'aurait plus de divertissement. Fallait savoir ce qu'elle voulait aussi! Bref, c'est un autre débat ça. Reprenons le fil de l'histoire!
Donc Myou regardait la file étendue des voitures qui ne pouvaient plus avancer à cause du taxi. Ah, bien fait! C'était plutôt distrayant, il fallait l'avouer.

-Dites, mademoiselle, intervint le chauffeur du taxi, une jeune homme d'une vingtaine d'années, vous voulez que je vous dépose à Nozomi ou pas?

Hum, bonne question. Myou regarda l'homme, puis le bâtiment qui se trouvait en face d'elle. Des pancartes lumineuses illuminaient le centre commercial, attirant le regard des passants. Et cela marchait, puisque c'était ça qui lui avait fait demander l'arrêt. Et ce qui l'avait attiré surtout, c'était le mot "restaurant". L'estomac de l'adolescente émit un grognement comme pour lui rappeler qu'elle avait très faim. Il fallait dire qu'elle n'avait pas mangé depuis qu'elle était partie de chez elle, la veille.
L'homme qu'elle avait contrôlé l'avait emmené jusqu'à un aéroport, étant donné que le pensionnat se trouvait sur une île. Du coup, elle ne pouvait pas y aller directement, à moins de nager. Et ça, il en était hors de question. e toute façon, elle ne savait pas nager. Elle aurait pu prendre le bateau, mais bon, c'st sur l'eau le bateau et si jamais il coulait, bah elle était foutue. Après, y avait le train, mais elle s'était rendue compte qu'il passait dans l'eau et donc, bah, elle n'avait pas voulu. Foutu phobie! Du coup, il lui restait l'avion, seul moyen de transport qui ne la rapprochait pas de l'eau. Sauf, si y avait un crash. Mais bon, ça, Myou n'avait pas préféré y penser. Et puis, elle voulait revoir sa grande soeur. Fallait bien qu'elle y arrive sur l'île pour ça. Du coup, elle avait passé quelques heures dans un avion, en regardant par la fenêtre le paysage gigantesque qu'on y voyait, mais surtout l'étendu d'eau en dessous de l'avion. Il était certes loin, mais bon ça ne rassurait pas plus la jeune fille qui avait passé le voyage à espérer qu'il n'y ait aucun problème d'avion et que celui-ci reste le plus haut possible dans le ciel.
Mais heureusement, elle était finalement arrivée à bon port, ou plutôt à l'aéroport de l'île, en bonne santé et sans accident.
Mais bon, après, bagage en main, elle s'était mis à la recherche d'un taxi, puisqu'elle ne savait pas du tout où était l'académie.
Elle en avait trouvé un assez facilement et s'était mise en route pour Nozomi. Mais bon, en passant devant le centre commercial, son ventre s'était mise à gargouiller et elle avait vu le mot "restaurant". Du coup, elle avait demandé, ou plutôt ordonné, au chauffeur, de s'arrêter. Normal quoi! Fallait qu'elle mange.

-Je vais m'arrêter, ici, déclara-t-elle, en regardant le jeune homme droit dans les yeux, Vous pouvez y aller! Ajouta-t-elle, utilisant son pouvoir pour le soumettre à sa volonté et l'empêcher de réclamer de l'argent. Elle préférait utiliser ses sous pour soulager sa faim.

-Bien, mademoiselle, je vous souhaite une bonne journée, répondit le chauffeur, en sortant les bagages de l'adolescente et les déposant sur le sol. Puis il pénétra dans sa voiture et la démarra, avant de s'en aller, au grand soulagement de la majorité des autres conducteurs, qui attendaient qu'il daigne dégager son taxi, faisant usage de leurs klaxons pour le faire comprendre, puisque les injures et les hurlements n'avaient pas l'air de marcher. En tout cas, quand la circulation redevint fluide, tous jetèrent un regard noir à Myou, qui, ils le savaient, était la cause de leur colère.
L'adolescente, en guise de réponse, leur fit un sourire moqueur, avant d'attraper son sac à dos et sa valise, puis de se diriger vers le centre commercial.
Elle trouva aisément le restaurant et y pénétra. Par chance, il n'y avait pas grand monde. Elle n'aurait pas à attendre pour se faire servir. Génial!

-Bonjour, mademoiselle, vous désirez? Lui demanda une jeune serveuse, en venant à sa rencontre.

Franchement, qu'est-ce qu'elle pouvait venir faire dans un restaurant? Hein, je vous le demande! Pff, quelle question débile. L'adolescent avait bien une envie de faire une réponse débile, mais elle n'avait pas envie de se brouiller et de se faire virer du resto. Du coup, elle s'abstint et préféra répondre, avec le sourire:

-Je voudrai une table, pour pourvoir manger! C'est possible?

Elle n'aurait pas pu se contenter de "je voudrais une table"? Ah la la!

-Oui, bien sûr, répondit la serveuse, suivez-moi!

Myou suivit la jeune femme jusqu'à une petite table ronde, près d'une fenêtre, qui donnait sur un coin de verdure. Zoli!
La serveuse déposa une carte des menus sur la table:

-Faites votre choix, tranquillement, dit-elle, à Myou, qui avait égaré son regard sur l'herbe verte, je reviendrai tout à l'heure prendre votre commande, ajouta la jeune femme.

Elle avait intérêt à revenir, oui! Myou jeta un bref coup d'oeil sur les menus.

-Et si je veux prendre ma commande maintenant, je peux? Demanda-t-elle, en regardant la serveuse.

-Euh, oui, bien sûr, balbutia la jeune fille, en mettant ses mains dans les poches, à la recherche de...un bloc note et un crayon? Bah ouai, normal, pour prendre la commande.

-Vous voulez quoi, alors? Demanda la serveuse, une fois prête à prendre commande.

-Hum...alors, je prendrai, murmura Myou, en jetant un nouveau coup d'oeil à la carte des menus, du poulet, avec des frites.

-Et comme boisson?

-Hum...diabolo menthe.

-Bien, ce sera tout? Demanda la serveuse, en marquant le tout sur son bloc note.

Non, mais, elle voulait la ruiner ou quoi? Bon, okay, elle n'allait pas se ruiner pour un repas, vu que c'était l'argent de son père, mais bon quand même.

-Je prendrai un dessert, après.

-Bien, merci mademoiselle, déclara la jeune femme, avant de s'en aller.

Bon, restait plus qu'à attendre que la nourriture arrive! Myou porta de nouveau son regard sur le coin de verdure et le laissa dériver parmi les diverses plantes et fleurs, ainsi que sur l'herbe verte, en attendant que le repas arrive.

-Un demi-tour vers la droit et...

Yukino effectua un splendide saut sur le côté, sans s'entremêler dans le fil de sa corde à sauter. Rien de mieux qu'une bonne petite série d'exercices pour se (re)mettre en forme. La vue de son Aya l'avait transporté au paradis, et Yukino planait encore sur son petit nuage. Mais elle devait garder un minimum les pieds sur terre. Un effleurement la déstabilisa pour lui faire embrasser fougueusement le sol. Enfin c'est ce qui se serait sans doute passé si ses réflexes aiguisés ne lui avaient pas sauvé la vie. Se retrouvant assise par terre, légèrement choquée, Yukino regarda autour d'elle, prête à porter le coup mortel à l'abruti qui avait décidé de la déranger lors de cette pratique physique intense et des plus importantes. L'importun en question, ou plutôt les importuns, gambadaient joyeusement, l'un entouré d'un léger halo électrique, tandis que l'autre et son pelage blanc luisait comme la neige.

-Vous deux ! gronda Yukino, se relevant d'un bond.

Les deux créatures arrêtèrent soudainement leur petit jeu pour se tourner vers leur maîtresse. Durant un bon moment ils se dévisagèrent intensément, avant qu'Uteki ne décide de rendre les armes la première. Penaude, elle baissa la tête, se laissant tomber au sol pour rouler sur le dos, quémandant une caresse, un jeu, ou encore un simple effleurement de la part de sa maîtresse. Tsukiyo la regarda faire, penchant la tête dans une parfaite imitation de Yukino lorsqu'elle essayait de réfléchir à un problème qui dépassait son entendement. Cette dernière ne put que pousser un soupir, preuve de sa capitulation. Constatant avec joie qu'ils avaient gagné cette bataille, les deux "chiens" reprirent leur jeu visiblement passionnant sans plus se soucier d'elle.

-De toute manière j'ai faim, murmura-t-elle.

Visiblement cette déclaration était des plus explicites pour elle, puisque Rain décida d'en profiter pour ranger sa corde à sauter.

-On va allez au resto, poursuivit-elle.

Oui. Un bien bon gros resto où elle pourrait manger des... pizzas. Ou peut être des pâtes. Enfin le poulet au curry n'était pas à négliger non plus.
Songeant qu'elle aurait tout le temps d'y méditer plus intensément lorsqu'elle serait arrivée au resto en question, Yukino se décida à se mettre en marche, suivie de Tsukiyo et Uteki qui n'avaient pas cessaient de jouer depuis qu'elle avait décidé de sortir.
Yukino aimait profondément ses deux chiens, malgré leur originalité et le fait qu'ils fussent assez perturbateurs et hyperactifs. Enfin elle n'allait pas commencer à s'en plaindre maintenant. Après réflexion, Rain se demandait comment elle avait pu vivre sans eux.

Ses pas la guidèrent au centre commercial. Elle s'arrêta devant la boutique à familiers jetant quelques coups d'œil aux vitrines. Un grondement sourd lui fit comprendre que ni Uteki, ni Tsukino n'appréciaient l'idée de la voir ainsi concentrée. Peut être pensaient-il qu'elle allait les ramener. D'ailleurs,comme pour prouver la véracité de cette pensée, ils se dépêchèrent d'avancer, refusant obstinément de la rejoindre.
Un léger sourire animant subtilement ses lèvres, Yukino les suivit avant de s'arrêter définitivement devant l'un des restos qui avait plus d'une fois attiré son attention.

-On va manger là, déclara-t-elle, comme si elle venait de prendre l'une des plus importantes décisions de sa vie.

Yukino joignit le geste à la parole, et entra dans le restaurant. La bonne odeur lui titilla délicieusement les narines tandis que son ventre émettait des protestations impatientes. Visiblement lui aussi avait faim. Ce qui était assez logique non ? Peut être. Mais on est jamais sûr de rien.

-Hum...diabolo menthe.

Yukino sursauta, mouvement brusque qui calmèrent aussitôt les deux créatures. Ces dernières se rapprochèrent de leur maîtresse, arquant le dos comme pour la défendre d'un danger imminent. Qui n'existait pas.
Cette voix, elle la connaissait par cœur, l'avait entendu maintes et maintes fois. Malicieuse, caustique, railleuse, agacée.

-Bien, ce sera tout?

-Je prendrai un dessert, après.

Yukino ne prêta même pas attention à la fin du discours. Étouffant une exclamation de surprise, elle se dirigea vers la table où reposait une petite tête enfantine, aux cheveux bleutés. Cheveux qu'elle avait coiffé un nombre immémoriale de fois.

-Myou ? appela-t-elle, interloquée de voir sa sœur ici.

Elle n'était pas sensée être à l'école ?

Myou était en pleine contemplation devant les fleurs et la nature quand soudain:

-Myou?

Une voix venait de retentir à ses oreilles, une voix qu'elle aurait reconnue entre mille et qu'elle n'avait plus entendue depuis des mois et qu'elle avait espéré entendre justement. Enfin!
La jeune fille se retourna et aperçut la chevelure ébène relevée en deux couettes, comme elle s'y attendait. Sa soeur se tenait bel et bien devant elle, une corde à sauter à la main. Un grand sourire illumina le visage du petit démon:

-Nee-chan! S'exclama-t-elle, en se levant d'un bon et se jetant au coup de sa soeur. Te voilà!

Se rendant soudainement compte de ce qu'elle venait de faire, la jeune fille s'écarta de sa soeur, mettant fin aux retrouvailles puis regarda sa soeur. toujours la même que celle qu'elle avait laissée quelques mois auparavant. Qu'est-ce qu'elle était contente de la revoir! Voilà que le jour qu'elle attendait depuis des mois venait d'arriver.
Soudain, le regard de la jeune fille fit attiré par deux créatures qui se tenaient aux côtés de sa soeur. L'une ressemblait à un chat au pelage blanc tacheté et l'autre était un espèce de chien au pelage bleu:

-Oh, ils sont trop choux! Clama Myou, en tendant la main vers les deux petites créatures, puis pris d'un pressentiment, elle arrêta son geste, ne sachant pas comment réagiraient les deux animaux. Quand un halo électrique parcourut le corps du chien, elle se dit qu'elle avait eu une excellente idée et décida de ne pas toucher les deux animaux, du moins pour le moment. C'était peut-être d'adorables petites créatures, elles n'en étaient pas moins dangereuses et dissimulaient d'incroyables pouvoirs. De l'électricité, c'était quelque chose quand même...Myou regarda le chat, se demandant quel genre de pouvoir il pouvait avoir. Bref, elle l'apprendra un jour à ça...
Mettant fin à l'examen des créatures, elle regarda sa soeur:

-Tiens maintenant que tu es là, tu te joins à moi pour le repas? Lui lança-t-elle, avec un sourire radieux, tout en allant s'asseoir à sa place initiale.

Yukino resta un moment ébahie devant la présence de sa petite sœur tant aimée. Ce n'était pas possible. Myou était encore censée être à l'école. Pas ici. Le souvenir de leur dernière rencontra envahit son esprit. Une séparation vraiment douloureuse qu'elle aurait voulu éviter à tout prix. Mais Myou lui avait fait une promesse. Celle de poursuivre ses études. D'une certaine façon Yukino aurait préféré ne pas voir sa sœur dans cette espèce de camp de redressement. Seulement, Myou avait, encore une fois, décidé de n'en faire qu'à sa tête. Et ça n'allait certainement pas être du goût de sa chère Nee-chan.

-Nee-chan! s'exclama-t-elle, en se levant d'un bon et se jetant au coup de sa sœur. Te voilà!

Yuyu lui rendit son étreinte, malgré son désappointement. Le corps frêle et fragile de sa sœur lui avait manqué plus qu'elle ne l'avait cru au départ. Et elle en oublia même les nombreux ennuis qui allaient suivre son arrivée. Comme cette fameuse fois mémorable où Myou avait cru bon de la caser avec l'un des humains qu'elle méprisait le plus dans son lycée. Tout ça pour la séparer de son Aya chérie. Non mais franchement.
Finalement, Myou se dégagea de sa grande sœur, assez gênée par cette marque d'affection. Ce petit côté timide était terriblement attachant. Puis son regard dériva vers les deux boules de poils qui s'amusaient à ses côtés, et ses yeux s'agrandirent en un "o" émerveillés.

-Oh, ils sont trop choux!

La main qu'elle tendait vers eux se rétracta bien vite sous le grognement des deux créatures. Elle devait certainement rêver de passer sa main dans leur fourrure douce et soyeuse, mais Tsuki et Teki ne paraissaient pas emballer par cette idée. Un halo bleu électrique parcourut le pelage de Tsuki dont les oreilles de baissèrent immédiatement. Un léger claquement de doigt de sa maîtresse lui fit ravaler toute bave qu'il s'apprêtait à laisser couler. Un peu de tenue que diable !

-Tiens maintenant que tu es là, tu te joins à moi pour le repas? Lui lança-t-elle, avec un sourire radieux, tout en allant s'asseoir à sa place initiale.

Yukino regarda sa sœur, un froncement de sourcil inquiétant se formant sur son visage. Avec lenteur, elle s'assit en face de Myou. Ses yeux la fixèrent avec intensité, tandis que Tsuki et Teki s'amusaient à mordiller le bas de son grand manteau. Un long silence s'installa pendant lequel personne ne bougea. Yukino ne décrochait pas son visage de celui de sa sœur, trop plongée dans ses pensées pour faire quoique ce soit. L'air grave, elle se demandait quelle idée saugrenue venait encore de lui passer par la tête. La fillette avait encore du se fier à ses petites envies et partir comme ça, parce que sa chère sœur Yuyu lui manquait. Yukino ne pouvait pas lui en vouloir. Au contraire, elle en était même flattée. Mais partir ainsi...

-Myou... dit-elle finalement après un silence. Pourquoi es-tu venue ? Tu as prévenu papa au moins ?

Ses mots durs s'écoulaient de sa bouche pour se planter droit dans le cœur de Myou. D'un certain côté, elle s'en voulait d'accueillir aussi froidement sa petite sœur adorée. Cette dernière avait été chamboulé lors de son départ et n'avait attendu qu'une chose : revenir vers elle. La délaissée de cette manière était quelque peu cruelle, mais Yukino ne pouvait accepter le fait que sa petite sœur rompe sa promesse. Elle aurait préféré la voir passer ses années scolaires tranquillement plutôt que de venir ici.
Remarque, lâcher Myou en pleine nature n'était pas également la solution la plus sûre. Aussi bien pour elle-même, que pour son entourage.
Et surtout, pour son entourage.

Yukino la regarda en fronçant des sourcils. un sentiment d'inquiétude parcourut aussitôt Myou. Qu'avait-elle fait?
Yukino, avec une lenteur que sa soeur ne lui connaissait pas, finit par s'asseoir. Oh, il y avait un problème?
Du coin de l'oeil, Myou remarqua que les deux petites créatures de sa soeur était en train de s'amuser à mordiller le grand manteau. Et cela ne gênait pas du tout Yukino.
Myou porta son attention sur sa soeur, qui ne dit mot, tout en gardant ses yeux fixés sur la jeune fille. Un long silence s'installa alors, durant lequel Myou se sentit terriblement gênée. Sa soeur n'avait pas l'air d'apprécié de la revoir. La jeune démon avait espéré des retrouvailles plus...joyeuses et émouvantes. En tout cas, elle aurait tant voulu que Yukino soit plus accueillante. Mais là, elle se contentait de garder le silence, un silence qui devenait vraiment pesant pour Myou qui n'osait pas ouvrir la bouche, non plus, ne sachant vraiment quoi dire à sa soeur, qui n'avait vraiment pas l'air heureuse de la voir. Oh mais qu'avait-elle fait? Et pourquoi cette réaction?
La réponse lui vint enfin, au bout de longues minutes de silence:

-Myou...lui dit Yukino. Pourquoi es-tu venue ? Tu as prévenu papa au moins ?

Oh...mais pourquoi elle lui parlait de leur père? C'était le truc qui gâchait leurs retrouvailles, déjà si mal commencées. Quel intérêt à parler de leur père? Surtout que Myou avait décidé de l'oublier. L'être qui avait tué sa mère...rooh pourquoi Yukino s'inquiétait de savoir si elle l'avait prévenu? Et d'ailleurs, pourquoi elle lui demandait la raison de sa venue? C'était évident, non? Pour la voir justement. Elle se sentait seule sans sa soeur, alors c'était tout à fait normal qu'elle vienne la rejoindre. Et pourquoi Yukino avait l'air fâchée qu'elle soit venue? Oh...rien ne se passait comme prévu.

-Je suis venue pour intégrer Nozomi, comme toi, Nee-san! Je n'en peux plus d'être toute seule. Et puis sans toi, ce n'est pas amusant à la maison. Alors me voilà!

Elle fit un grand sourire à sa soeur, avant d'ajouter, son sourire disparaissant et le regards sombre:

-Et oui, j'ai prévenu Miura que je partais.

Bien évidemment,elle prit soin d'appeler leur père par son prénom.

-D'aileurs, c'est étrange, renchérit-elle, lui qui n'est jamais à la maison, et bah pour une fois, il était là. Je me serais bien passée de lui...mais bon, comme je l'ai vu, j'ai du lui dire que je partais, hein?

Avec un sourire radieux, Myou se rappelait son départ et surtout le regard triste de son père quand il lui avait demandé s'il avait vraiment été un mauvais père. Il avait vraiment eu l'air dévasté de la réponse de la jeune fille. Savoir qu'il n'avait pas réussi à se réconcilier avec sa fille, juste avant son départ, ça devait faire mal. Et surtout que Myou avait l'intention de ne plus jamais le revoir et ça il devait le savoir. Myou espérait qu'il avait bien mal. Elle voulait qu'il ressente ce qu'il lui avait fait subir et ce qu'elle avait ressentit à la mort de sa chère mère...

-Oh, au fait, ajouta Myou, en fouillant dans son sac, se rappelant soudainement la requête de son père, Miura a laissé une lettre pour sa fille chérie!

Elle sortit l'enveloppe et la posa devant sa soeur, tout en se demandant pourquoi elle ne l'avait pas ouverte et regardé ce que leur père avait marqué. Etrange...elle qui était si curieuse...et ça se trouve, Miura avait dit quelque chose sur elle. Oh...maintenant, Myou n'avait qu'une hâte: que sa soeur ouvre l'enveloppe et lise la lettre. Elle voulait la lire également...